Renny Harlin, artisan du blockbuster d’action, s’attelle à un monster movie aquatique en 1999. Depuis le carton inter-sidéral des Dents de la Mer, on ne compte plus les films qui copient sans vergogne l’œuvre séminale de Spielberg, à commencer par de fieffés réalisateurs italiens pour qui l’absence de requin dans un film de requin ne pose guère de problème. Peur Bleue (à ne pas confondre avec le film sur la peur des schtroumpf), quant à lui, dispose d’un budget conséquent et cela se voit à l’écran, de nombreuses critiques à l’époque déplorant d’ailleurs une surabondance d’effets spéciaux au détriment de l’émotion. Et puis il faut dire que quand on embauche Samuel L. Jackson, Thomas Jane, LL Cool J. ou encore Stellan Skarsgård, et bien, ça coûte un peu d’oseille. Le spectateur attentif verra d’ailleurs que la plupart des acteurs n’ont pas trempé la chemise, puisqu’on remarque de façon flagrante les doublures lorsque l’eau pénètre dans la base maritime top secrète.
Réalisé sans grande originalité, Peur Bleue est un divertissement du samedi soir, qui n’épargne pas les conventions les plus codifiées et rabâchées de ce style d’exercice, mais avec Renny Harlin à la barre, le spectacle reste plutôt convainquant pour se laisser emporter par la vague. Trois requins génétiquement modifiés, devenus des tueurs implacables en quête de chair fraîche, se ballade dans un complexe scientifique top-secret (même si tout le monde sait où il se trouve…) bien nommé (Aquatica). Scénario classique, les scientifiques découvrent que leur idée de trouver une solution à la maladie d’Alzheimer en prélevant l’ADN des requins n’est pas forcément très malin, et comme ils le comprennent trop tard (en tout cas, bien après les spectateurs), ils doivent s’échapper du complexe aquatique en évitant de finir en plat de résistance pour les squales.
De fait, un tel synopsis fait de Peur Bleue un véritable slasher aquatique, les requins gigantesques remplaçant le boogeyman implacable et taciturne. L’équipe de scientifiques devient ici la bande de teenagers, en moins décérébrée certes, mais qui y passera quand même ! Renny Harlin n’épargne personne, pas même les stars du film : Stellan Skarsgård et Samuel L. Jackson connaissent notamment des morts bien sauvages. Quant à ces satanées bestioles d’eau douce, elles sont exterminées chacune selon une référence aux trois premiers Dents de la mer, soit par une bombonne de gaz, une électrocution, et des explosifs. Le docteur Susan McAlester, présentée comme l’héroïne principale, n’échappe pas non plus à la mort, manière de rappeler qu’à force de jouer avec la science, on finit par le payer. De ce côté là, Peur Bleue correspond parfaitement à l’idéologie moralisatrice d’un certain cinéma hollywoodien.
Dr. Gonzo
Un petit film qui se laisse très bien regarder… tout comme Saffron Burrows d’ailleurs 😉
Pour moi, rien d’autre qu’un nanar supplémentaire, certes plutôt sympathique. Comme tu le soulignes, ça se regarde gentiment un samedi soir…
Rien de plus qu’un film pour soirée pizza bière, mais plutôt solidement fait. Dans le genre, je ne le classe pas dans le nanar non plus 😉
ah tout de même, ces requins intellos et capables de se déplacer vers l’arrière… Rien que pour ça et certains effets visuels d’une rare médiocrité… Bon, après je le reconnais je le trouve sympathique aussi…