La critique du Dr. Gonzo
12 décembre 2012 : sortie de Le Hobbit : Un Voyage Inattendu, premier film de la trilogie de Peter Jackson consacrée à Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien. L’attente a été longue depuis l’annonce du projet, passant d’abord dans les mains de Guillermo Del Toro pour revenir à Peter Jackson, mais en sortant de la séance, on ne peux que se dire que l’attente en valait la peine !
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Le Hobbit : Un Voyage Inattendu est un film d’heroic-fantasy épique, merveilleux et visuellement à éjecter les yeux de leurs orbites. Par rapport à ce que je me souvient de la lecture du livre, c’est très proche de l’idée que je m’en était faite, excepté certains passages mais chacun a son interprétation d’une lecture. Peter Jackson maîtrise en tout cas parfaitement l’univers de Tolkien, et on peut lui pardonner les ajustements, ajouts et autres par rapport au matériau d’origine qui d’ailleurs sont assez bien venus. Car il faut dire qu’envisager trois films pour un seul petit livre (quelques 350 pages) est risqué, même si ce premier film nous montre qu’il y a une marge importante pour les deux prochains épisodes. Et l’idée de rajouter les appendices du Seigneur des Anneaux est également fort appréciable, ce qui permet d’étoffer le récit.
Passée la scène dans la Comté où Gandalf et les Nains expliquent leur projet à Bilbon, le film devient un récit d’aventures épique sur un rythme effréné, la joie de retourner dans la Terre du Milieu est immense et le cinéaste nous montre qu’il a même encore perfectionné son art de la réalisation spectaculaire. On retrouve avec émotion certains lieux familiers et personnages connus, le tout dans une ambiance bonne enfant par instants (le dîner en compagnie des nains est assez mouvementé). Les acteurs sont excellents à commencer par Martin Freeman (Bilbon) dont le charisme et le regard traduisent très bien la personnalité du hobbit, mais aussi Gandalf fidèle à lui-même, ainsi que les 13 nains dont le chef Thorin, joué par un Richard Armitage iconique au possible (les scènes contre Azog sont phénoménales). Il y a aussi le bestiaire, tout simplement exceptionnel dans sa diversité comme dans sa conception artistique (on croirait voir un film de Del Toro par moments). D’ailleurs, les géniaux John Howe et Alan Lee ont une fois de plus participé à la conception artistique de ce film, après avoir donné vie à la vision de Jackson pour LSDA.
La mise en scène, je le disais, est encore plus poussée que dans les précédents films de Jackson. La scène de la grotte de gobelins est un pur moment de récréation vidéo-ludique, jouissif comme c’est pas permis. On retrouve évidemment les fameux plans en hélicoptère tournant autour des paysages somptueux de Nouvelle-Zélande (où je me suis promis de passer ma retraite)… euh de la Terre du Milieu excusez-moi. Les effets spéciaux sont tout simplement incroyables, il n’y a qu’à voir le travail apporté sur Gollum (détails, peau, yeux…) pour s’en rendre compte.
Un des meilleurs films de cette année selon moi, implacable mélange de fantasy mature et de conte enfantin plus rigolard (je pense au passage avec Radagast et ses lapins -ou quand Las Vegas Parano s’invite dans l’oeuvre de Tolkien en quelques sortes) qui n’empêche pas quelques petites références pas toujours nécessaires à la trilogie du Seigneur des Anneaux, s’il fallait lui trouver des défauts.
Un petit point sur le HFR (high frame rate), soit la projection en 48 images par seconde au lieu des 24 habituelles. Je doit dire que si l’image gagne en netteté et se rapproche encore plus de la réalité, le ressenti est tout de même vraiment bizarre. En fait cela dépend énormément du type de scène : les scènes d’action sont impressionnantes avec ce procédé, on a l’impression de se retrouver au milieu du combat. Par contre pour le reste, j’ai eu la désagréable impression de voir un film en accéléré, avec un décalage son/image, ce qui joue de mauvais tours à certains trucages (mais de là à dire que cela donne des migraines comme j’ai pu le lire, il ne faut pas abuser). En tout cas il est certain que cette technologie peut faire des merveilles, mais notre oeil est sans doute trop habitué aux 24 images pour s’adapter en un seul film.
P.S. 1 : Vivement l’année prochaine pour le deuxième film !
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La critique de Haydenncia
Pour ma part, j’ai trouvé le début, la mise en place de ce voyage inattendu plutôt longuette et un peu gonflante. Néanmoins, une fois lancée, l’histoire de ce Bilbon et sa compagnie de nains, rythmée, mais sans surprise, m’a fait passer un bon moment. Et je reste admiratif devant les prouesses technologiques qui font du schizophrène Gollum et ses yeux de lémurien psychopathe un être plein de vie, joliment animé. Mais, j’avoue que voir des nains se battre, à part dans un cirque de Barnum, c’est plutôt inattendu et, par là même, comique. D’autant que, ayant lu la critique de ce cher Kaal, je n’ai cessé de voir dans l’un d’entre eux Gérard Depardieu, soi-disant exilé en Belgique, en vérité embauché par Thorin Ecu-de-Chêne.
Même si, je le répète, le film m’a fait passer un bon moment, j’ai ressenti, en sortant du cinéma, un certain cafard. Car, à côté de la quête du Seigneur des Anneaux visant, ni plus ni moins, à sauver le monde, cette quête-là paraît bien petite. Gandalf a vieilli, alors que, paradoxalement, l’histoire se passe 60 ans avant Le Seigneur des Anneaux. Et le redoutable Saroumane parle ici de champignons hallucinogènes… Autre défaut : les 48 images par seconde donnent l’impression, comme le souligne Dr. Gonzo, que certains passages sont en accéléré et on a parfois le sentiment de regarder un documentaire tant l’image est descriptive.
Ce film penche en vérité plutôt du côté du films pour enfants, versant dans le slapstick et le paillard, même si les moments de bravoure de ces nouveaux Nibelungen et le personnage de Bilbon valent qu’on aille voir Le Hobbit : un voyage inattendu.
Titre original : The Hobbit : An Unexpected Journey Réalisation : Peter Jackson Nationalité : Etats-Unis, Nouvelle-Zélande Scénario : Peter Jackson, Philippa Boyens, Guillermo del Toro, Frances Walsh Chef Opérateur : Andrew Lesnie Musique : Howard Shore Avec : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Sylvester McCoy, Andy Serkis... Production : New Line, MGM et WingNut Films Distributeur : Twentieth Century Fox Durée : 170mn Sortie en France : 12 décembre 2012 Dr. Gonzo
J’étais assez méfiant avec cette adaptation, mais Peter Jackson a plutôt réussi son coup. Et il faut avouer que c’est bien agréable de retrouver des visages et des lieux connus !
Je resterais jusqu’au bout sceptique car j’ai peur de l’étirement d’un livre peu épais et de la cohérence de l’ensemble, ceci dit c’est un fan et sa je le respecte énormément. Ensuite le seul défaut pour moi c’est sa longueur, pendant a peu près 1h/1h30 c’est très long, ce n’enleve pas la qualité de ce qui est montré, mais l’histoire stage beaucoup trop longtemps; par contre des que les évenements sont en marche, ces du grands art, du très très très grand art, une aventure menée tambour battant, de l’action vraiment ludique, puis les personnages sont géniaux aussi (Thorin je suis fan)
Complètement d’accord avec le premier avis enthousiaste. Dr Gonzo a raison d’insister sur la qualité de mise en scène de l’action qui, bien souvent aujourd’hui, se repose sur une débauche numérique pour devenir rapidement illisible et insupportable (Michael Bay, si tu m’entends…). Je n’ai pas trouvé le temps long une seule fois (mes enfants non plus, qui ont pourtant dû subir à cause de moi une VOst de plus de 2h40) et attends même, la bave aux lèvres, l’édition collector pour profiter du monatge intégral.
« mes enfants non plus, qui ont pourtant dû subir à cause de moi une VOst de plus de 2h40″… Tortionnaire ^^ ! En vérité, rien que pour la chanson des nains, il est beaucoup mieux en VO et tu as bien fait. Par contre, je pense que le public visé est plus jeune que pour Le Seigneur des anneaux ; d’ailleurs, fait révélateur, avant la projection, toutes les bandes-annonces étaient celles de films pour enfants, ce qui m’a interpellé ! Enfin, n’oublie jamais que quand nous dresserons des bûchers cinématographiques sur le parvis de Notre-Dame, on y mettra Michael Bay… ET Roland Emmerich : ces deux filous, les plus hypocrites et bateleurs du cinéma mondial, doivent toujours être cités de pair et ne vont jamais l’un sans l’autre 😉 !
C’est clair que la VF est bien fade par rapport à la VO. Pour ce qui est du public c’est normal, « Le Hobbit » est un livre pour jeunes même si à mon sens, Jackson lui a ajouté une certaine noirceur ( la scène du nécromancien) qui permet de faire un lien avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. En tout cas pour moi c’est vraiment une réussite et un vrai plaisir pour le fan de Tolkien que je suis.